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Femmes et scientifiques..des vie dédiées à la découverte

L'ÉPOQUE PARIS - Le 11 février 2023, c’est la Journée internationale des femmes et des filles de science. L’occasion de revenir sur l’histoire des pionnières qui ont contribué à révolutionner l'histoire de la science.


11.02.2023 © L'ÉPOQUE PARIS


Par Nereides Antonio Giamundo de Bourbon


Margaret Hamilton


À l'horizon du 'Programme de développement durable des Nations pour 2023', ce sont encore très peu les femmes qui intègrent la communauté scientifique et pourtant beaucoup d'entre elles ont fait des découvertes exceptionnelles.


Pour cette raison et afin de 'promouvoir l'accès et la participation pleine et équitable des femmes et des filles à la science', l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la résolution 70/212, faisant du 11 février la Journée internationale des femmes et des filles de science. L’objectif principal de cette journée est de rappeler le rôle essentiel que jouent les femmes et les filles au sein de la communauté scientifique.


En 2023, l'inégalité de genre est toujours un défis qui découle souvent de la politique, de la religion ou de raisons culturelles dans plusieurs pays au monde et qui ne date pas d'hier.


En Grèce Antique, par exemple, de nombreuses femmes ont travaillé au côté de Pythagore sur l’étude de la philosophie naturelle mais tous les travaux sont publiés sous le nom de Pythagore. Cependant, au Ier siècle av-JC, la contribution des femmes dans les recherches est très appréciée comme pour Marie La Juive qui est considérée comme l'une des fondatrices de l'alchimie. L'invention de plusieurs instruments et techniques lui est attribuée, dont le bain-marie et un type d’alambic.


Au Moyen Âge, la religion et la culture empêchent l’éducation des femmes et leur accès au travail artisanal. Seuls les couvents permettent aux femmes de recevoir une éducation et de faire des recherches scientifiques et cela jusqu'au XIème siècle quand, lors de l'ouverture des premières universités, l’accès des femmes à l'instruction est toujours strictement interdit.


Au XVIIIème siècle, les femmes prennent enfin une importance en science. Le Siècle des Lumières a permis à certaines femmes de marquer l’histoire. Par exemple, Emilie du Châtelet, qui a traduit un ouvrage de Newton et a été encouragée par Voltaire pour approfondir ses connaissances en physique et en mathématiques. C’est une des premières femmes scientifiques à avoir influencé son entourage et dont on ait conservé les écrits.


Au XIXème siècle, bien que les sciences restent un domaine dans lequel les femmes sont peu représentées, petit à petit elles gagnent de la place dans les sociétés et les institutions de cette époque. A cette période, les femmes sont toujours jugées incompétentes et sont exclues de l'enseignement et des travaux scientifiques destinés exclusivement aux hommes. Ainsi, elles ne peuvent pas accéder aux discussions ou aux ouvrages de vulgarisation scientifique.


Depuis, la place des femmes dans les sciences a beaucoup évolué : de nombreuses femmes ont marqué l’histoire en apportant de grandes avancées scientifiques et ont gagné une place d'honneur dans la communauté scientifique internationale.


Aujourd'hui, à l'occasion de la 'Journée internationale des femmes et des filles de science', L'ÉPOQUE revient sur le portrait de quelques femmes qui ont révolutionné la recherche scientifique et contribué au développement de notre société.


Marie Curie


Marie Skłodowska-Curie, ou simplement Marie Curie, née en 1867 à Varsovie, d’origine polonaise mais naturalisée française, a étudié à la Sorbonne, où elle est devenue physicienne, chimiste et directrice du laboratoire de physique au début des années 1900, lorsque les femmes n'enseignent pas vraiment dans les universités européennes. Elle a été une pionnière dans les recherches sur la radioactivité. Scientifique d'exception, elle est la première femme à avoir reçu le prix Nobel et, à ce jour, la seule femme à en avoir reçu deux. Elle reste la seule personne à avoir été récompensée dans deux domaines scientifiques distincts1. Elle est également la première femme lauréate, avec son mari, de la médaille Davy de 1903 pour ses travaux sur le radium. Une partie de ses cahiers d'expérience est conservée à la Bibliothèque nationale de France.



Elizabeth Blackwell


Elizabeth Blackwell, née en 1821, a été la première femme à obtenir son diplôme de médecine aux États-Unis ( à la faculté de médecine du Geneva Medical College dans le nord de l'État de New York). Elle est devenue militante pour la santé des femmes pauvres et a fondé une école de médecine pour femmes en Angleterre.


Rosalind Franklin


Née en 1920 à Londre, Rosalind Elsie Franklin, surnommée la 'dark lady' par ses collègues, a été une brillante biologiste moléculaire et la pionnière de l'ADN. Elle rejoint l’Université de Cambridge pour y étudier la physique chimie et obtient un doctorat en 1945, à l’âge de 25 ans. En 1946, elle se rend en France pour apprendre les techniques de diffractométrie à rayons X et revient en Angleterre en 1951 pour travailler en tant que chercheuse au King's College. Son objectif ? Comprendre la structure de l’ADN et comment cette molécule peut-être à la base de la vie sur Terre. Une question phare de son époque, à laquelle elle apporte une réponse clé. Grâce à ses connaissances en diffraction des rayons X, elle capture en 1951, le cliché “51”, qui correspond à la toute première image de l'ADN, déterminante pour identifier sa structure et ses deux hélices A et B. Cependant, elle n’a jamais été créditée pour sa découverte , car spoliée par Watson, Crick et Wilkins elle n'a pas fait partie des nobélisés. Rosalind Franklin a été la pierre d'achoppement de l'une des plus grandes découvertes du XXème siècle. Pourtant, son nom et sa contribution restent largement méconnus.


Valentina Terechkova


Très célèbre en Russie où elle est surnommée « Tchaïka » (la mouette), l’histoire de Valentina Terechkova reste peu connue à travers le monde. Cette femme est pourtant la première à avoir fait un voyage dans l’Espace à bord du vaisseau Vostok-6. Par ailleurs, elle a battu le record de longévité de son prédécesseur masculin en restant 70 heures et 41 minutes dans l’espace (contre 1 heure et 48 minutes pour Youri Gagarine) sans jamais atteindre sa notoriété.


Margaret Hamilton


Margaret Hamilton est à son tour à l’origine du premier pas de l’Homme sur la Lune. Son nom n’est pas aussi célèbre que celui de Neil Armstrong, et pourtant le premier pas sur la lune n’aurait jamais été possible sans elle ! Née le 17 août 1936 aux États-Unis, Margaret Hamilton ingénieure informaticienne a en effet eu un rôle déterminant dans le succès de la mission Apollo 11. Passionnée de sciences, Margaret Hamilton obtient à l’âge de 21 ans une licence de mathématiques à l’Earlham College dans l’Indiana puis intègre la Massachusetts Institute of Technology (MIT) à l’âge de 23 ans où elle développe des programmes informatiques de prévision météorologique. À seulement 25 ans, elle est chargée de concevoir le système embarqué du programme Apollo. Un travail colossal symbolisé par une photo devenue célèbre la représentant à côté du code informatique créé spécifiquement pour cette mission. La scientifique est également célèbre pour avoir été à l’origine d’une prouesse technique, sans laquelle le premier pas sur la Lune aurait pu échouer : la création d’un système permettant à un ordinateur de prioriser les tâches. En effet, le 21 juillet 1969, quelques minutes avant l’atterrissage d’Apollo 11, l’ordinateur est saturé d’informations mais grâce à l’invention de Margaret Hamilton, l’ordinateur donne la priorité aux fonctions liées à l’atterrissage. Ses travaux ont ainsi posé les bases de l’informatique moderne. En 2016, le président Barack Obama lui remet la médaille présidentielle de la liberté. Une belle consécration pour une femme au destin exceptionnel !



Maria Goeppert Mayer


Immigrante allemande aux États-Unis, Maria Goeppert Mayer, née en 1906, qui a étudié à Johns Hopkins pendant la Grande Dépression, a poursuivi ses études même lorsqu'aucune université ne voulait l'employer et est devenue physicienne en chimie. Sa contribution la plus célèbre à la physique moderne est la découverte de la coquille nucléaire du noyau atomique, pour laquelle elle a reçu le prix Nobel en 1963.




Gertrude Elion


Autre gagnante du prix Nobel, Gertrude Elion, née en 1918, a été une biochimiste et pharmacologue qui a développé des médicaments pour traiter la leucémie et prévenir le rejet d’une greffe rénale.


Jane Cooke Wright

Jane Cooke Wright est l'une des premières docteures afro-américaines. Jane Cooke Wright, née en 1919, était une pionnière dans la recherche pour le cancer qui a travaillé en étroite collaboration avec son père à Harvard, où elle commença à tester des traitements de chimiothérapie individualisés pour les patients atteints du cancer.

Margherita Hack


Née en 1922, Margherita Hack a été astronome, astrophysicienne, enseignante et vulgarisatrice scientifique italienne. Aussi connue en Italie sous le surnom « signora delle stelle » (dame des étoiles), elle a été directrice de l'observatoire astronomique de Treste de 1964 à 1987. Elle a travaillé dans de nombreux observatoires américains et européens et a été pendant longtemps membre des groupes de travail de l'Agence spatiale européenne (ESA) et de la NASA américaine. a obtenu le prix littéraire Galilée pour la vulgarisation scientifique (Premio letterario Galileo per la divulgazione scientifica) en 2009. L'astéroïde (8558) Hack, découvert en 1995, a été baptisé en son honneur.


Vera Rubin


Vera Rubin, née en 1928, a prouvé que la matière noire existe dans l’univers en concluant que des sources de gravité invisibles tirent les planètes et les étoiles dans certaines directions. Elle a été récompensée de la Médaille nationale des Sciences en 1993 par le Président Clinton. Dans sa nécrologie pour la scientifique décédée le 25 décembre 2016, le New York Times écrit: « Dr.Rubin, joyeuse et franche, avait une passion éternelle pour les étoiles, défendait les femmes dans les sciences et était très franche sur les limites de la connaissance de la nature dont l'humanité a tant fait l'éloge. »


Sau Lan Wu


Sau Lan Wu, scientifique de Hong Kong, est une physicienne des particules qui a amorcé sa carrière en découvrant le charme des quarks et des gluons, puis a vraiment changé l'histoire scientifique en faisant découvrir le boson de Higgs, qui fait toujours l'objet de la science moderne actuelle.


Barbara McClintock


Barbara McClintock a remporté le prix Nobel en 1983 pour ses travaux sur la composition chimique du maïs, et surtout pour sa découverte de la transposition génétique, c'est-à-dire la capacité des gènes à changer de position sur le chromosome.


Rita Levi-Montalcini


La neurologue italienne Rita Levi-Montalcini a reçu un prix Nobel en 1986 pour avoir découvert ce qu'on appelle le facteur de croissance nerveuse. Ses travaux ont permis de découvrir comment cette croissance peut mal tourner dans des maladies comme la démence et le cancer.


Rachel Carson


Dans les années soixante, une scientifique de l’environnement se distingua des autres et devint un sujet central de débat sur la politique, la culture et la politique étrangère américaine : il s'agit de Rachel Carson. Son livre “Silent Spring” (VF: Printemps Silencieux) met en garde contre les dangers des pesticides et des produits chimiques pour les humains, les plantes et les animaux, et constitue un jalon dans l'histoire environnementale du pays.


Mae C. Jemison


Mae C. Jemison est la première astronaute afro-américaine. En 1992, elle est devenue la première femme noire dans l'espace en tant que membre d'équipage à bord du vaisseau spatial Endeavour. Avant d'intégrer le programme spatial, elle était médecin et a servi dans le Corps de la paix en Sierra Leone et au Libéria.


Jane Goodall


Jane Goodall, la scientifique experte en primates la plus célèbre de l'histoire, était connue pour son travail avec les chimpanzés et comme activiste pour les droits des animaux. Et Goodall ne travaillait pas seulement dans un laboratoire ; elle grimpait aux arbres et imitait les comportements des chimpanzés en Tanzanie pour gagner leur confiance et les étudier dans leur habitat naturel.


Sara Seager


Au moment où les femmes étaient formées en tant que scientifiques universitaires, le système solaire avait été assez bien cartographié. Mais Sara Seager, née en 1971, a découvert 715 planètes en travaillant avec le télescope spatial Kepler, une remarquable contribution à la compréhension moderne de l'espace.


Jennifer Doudna


Jennifer Doudna est une des scientifiques de nos jours. Elle a contribué à la mise au point du CRISPR, la méthode d'ingénierie génétique qui pourrait permettre la création de « bébés sur mesure », mais aussi à l'éradication ou le traitement de la drépanocytose, de la fibrose kystique, de la maladie de Huntington et du VIH. Elle est professeure à l'Université de Berkeley.


Katherine Freese

Katherine Freese est une scientifique moderne avant-gardiste dans l’étude de la matière noire, des « étoiles noires » de l'univers, quelque chose qui n'a jamais été observé directement par un humain. Elle est directrice de Nordita, un institut de physique théorique à Stockholm.


Une fois François Poulain de la Barre a écrit : « Les femmes sont aussi nobles, aussi parfaites et aussi capables que les hommes. Mais cela ne peut être établi qu’en refusant deux sortes d’adversaires : le premier est la pensée vulgaire, le second est l’ensemble de presque tous les savants ». C’est d’ailleurs à cet écrivain que l’on doit la célèbre formule « l’esprit n’a pas de sexe »

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