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Festival de Cannes 2023 - Palme d'or pour "Anatomie d'une chute" de la Française Justine Triet

L'ÉPOQUE PARIS - La 76ᵉ édition du Festival de Cannes s’est achevée ce samedi soir avec une ultime montée des marches. Le jury présidé par le réalisateur suédois Ruben Östlund a remis la Palme d'or à la française Justine Triet pour Anatomie d'une chute


28.05.2023 © L'ÉPOQUE PARIS


Par Nereides Antonio Giamundo de Bourbon


Justine Triet - Festival de Cannes 2023


Clap de fin pour le 76ᵉ Festival de Cannes ! Après deux semaines de projections intensives, de polémiques et de glamour sur le tapis rouge, le jury présidé par le réalisateur suédois Ruben Östlund a dévoilé son palmarès et décerné la Palme d'or à Anatomie d'une chute de la réalisatrice française Justine Triet, figure montante de la nouvelle génération. C'est la dixième de l'Histoire pour la France et la troisième pour une femme après Jane Campion en 1993 avec La leçon de Piano et Julia Ducournau en 2021 avec Titane, qui faisait partie du jury cette année.


Festival de Cannes

Dans Anatomie d'une chute, la comédienne allemande Sandra Hüller y interprète une célèbre romancière, accusée du meurtre de son mari français, suite à une chute mystérieuse de la fenêtre de leur chalet. C’est leur fils mal-voyant et son chien qui ont découvert le corps. Et très vite, tous les indices accablent cette épouse et mère à la personnalité qui dérange.


© Anatomie d'une chute - Justine Triet - Vidéo de presse officielle


Anatomie d’une chute est un film sur la défaite d’un couple. C'est la chute d'un corps mais aussi la chute d'une histoire d'amour et de la confiance d'un fils vers sa mère. «Ce couple a un fils qui découvre l’histoire de ses parents dans un procès - procès qui dissèque méthodiquement leur relation - et ce garçon passe du stade de l’enfance, incarné par la confiance absolue envers sa mère, à celui du doute. Et le film va regarder ce passage», a dit-elle Justine Triet. «J’ai voulu revenir à plus de réalisme, dans le sens quasiment documentaire, que ce soit à l’écriture ou formellement. Mais c’était pour aller plus loin dans la complexité, dans ce que raconte le film autant que dans les émotions qu’il peut produire. Tout a été vers un plus grand dépouillement : il n’y a aucune musique additionnelle, le film est plus brut, plus nu que mes précédents».


© Anatomie d'une chute - Justine Triet - Scène du film


La bataille du couple avec un enfant est au centre du film. C’est un film sur le couple et sur le partage du temps. L’enfant est au centre de ce partage.


«Ici, Sandra Voyter est une écrivaine reconnue, et son mari est professeur, fait classe à leur fils à la maison, tout en essayant d’écrire lui-aussi. Il y a évidemment une déconstruction du schéma archétypal du couple. Les rôles sont inversés, je montre une femme, qui en assumant totalement sa liberté et sa volonté, crée un déséquilibre. L’égalité dans le couple est une utopie magnifique mais très difficile à obtenir, et Sandra décide de prendre sans demander, sachant très bien que sinon on ne lui donnera rien. Cette attitude est à la fois puissante et questionnable, et le film ne fait que ça : il questionne. Le couple, c’est des tentatives de démocratie qui sont sans cesse interrompues par des pulsions dictatoriales. Et ici, c’est presque devenu une guerre, avec une dimension de rivalité. Ils se sont piégés, et quelque chose a été perdu, parce que personne n’a rien voulu lâcher. Mais ce sont de grands idéalistes, j’aime ces gens pour ça, ils ne sont pas résignés. Même dans la scène de dispute, qui est en fait une négociation, ils continuent à se dire la vérité, donc pour moi il reste de l’amour», conclue-t-elle Justine Triet.



JUSTINE TRIET


Justine Triet est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris. Ses premiers films s’interrogent sur la place de l’individu au sein du groupe. SUR PLACE (2007) tourné pendant les manifestations étudiantes, SOLFÉRINO (2008) réalisé lors des élections présidentielles. En 2009, elle réalise DES OMBRES DANS LA MAISON dans un township de Saõ Paulo. VILAINE FILLE, MAUVAIS GARÇON, son premier moyen métrage de fiction, remporte de nombreux prix dans des festivals en France et à l’étranger (Prix EFA du Film Européen à la Berlinale 2012, Grand Prix du Festival Premiers Plans d’Angers, Grand Prix du Festival de Belfort, présélection aux César du court-métrage 2013). Son premier long-métrage LA BATAILLE DE SOLFÉRINO est sélectionné à l’ACID à Cannes en 2013 et nommé aux César 2014 dans la catégorie meilleur premier film. VICTORIA, son deuxième long-métrage, fait l’ouverture de la Semaine de la Critique (Festival de Cannes) en 2016. Emmené par Virginie Efira, le film sera nommé cinq fois aux César, dont Meilleur film et Meilleure actrice. En 2019 Justine Triet réalise son 3ème longmétrage SYBIL qui a été sélectionné en sélection officielle au festival de Cannes.


Justine Triet - Festival de Cannes 2023



PHILMOGRAPHIE


2023

ANATOMIE D’UNE CHUTE


2019

SIBYL

Festival de Cannes 2019 – Sélection Officielle – En compétition


2016

VICTORIA

Semaine de la critique 2019 – Film d’ouverture


2013

LA BATAILLE DE SOLFÉRINO

Sélection ACID 2013


2011

VILAINE FILLE, MAUVAIS GARÇON

(Moyen métrage)


2010

DES OMBRES DANS LA MAISON

(Documentaire)


2008 SOLFÉRINO

(Documentaire)


2007 SUR PLACE

(Court métrage)






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